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Evénement / Débat
Régulation des médias

Au-delà des mythes et limites de l’autorégulation : la corégulation démocratique

Communication lors d’un colloque international en avril 2009

par Marc-François Bernier

Historiquement, l’autorégulation des journalistes a profité d’un amalgame sémantique qui a eu pour effet d’associer deux notions différentes. En effet, on a souvent considéré qu’il existait une forme de symétrie entre deux termes, soit l’autorégulation et l’autodiscipline. Pourtant, se donner librement des règles de conduite ne signifie pas qu’on puisse en sanctionner les transgressions.

L’élaboration de codes ou de chartes déontologiques, la nomination de médiateurs de presse ou d’ombudsmen, tout comme la création de conseils de presse sont autant de dispositifs liés à l’imputabilité des médias d’information. C’est-à-dire à l’obligation de rendre des comptes, ou de rendre compte de la façon dont on assume ses devoirs et responsabilités professionnelles. Mais, contrairement à un mythe tenace, cela ne mène pas nécessairement à un dispositif d’autodiscipline qui « purgeait » la profession des éléments « malsains », puisque tous ces dispositifs ont un caractère volontariste et se limitent à des sanctions morales.

L’amalgame sémantique repose ici sur le fait que les partisans de l’autorégulation ont, volontairement ou non, laissé croire que cela signifiait aussi autodiscipline, confondant les procédés pouvant limiter les dérapages et encourager les bonnes pratiques avec les dispositifs de sanctions négatives (par opposition aux sanctions positives que peuvent être, par exemple, les prix de journalisme).

Stratégiquement, les entreprises de presse et leurs journalistes ont tiré profit de cet amalgame sémantique qui laisse croire que l’autorégulation est nécessairement accompagnée d’une autodiscipline. On peut ainsi chercher à s’opposer à tout autre dispositif de sanction des journalistes de la part d’acteurs extérieurs au milieu médiatique.

C’est dans ce contexte que nous voulons exposer les éléments de la proposition générale suivante : compte tenu du mythe et des limites de l’autorégulation, la corégulation peut être une alternative pertinente à la condition qu’elle se réalise dans un contexte démocratique de liberté de presse, dans un État de droit qui la protège de toute ingérence politique ou religieuse.

.... La communication complète à lire en document joint.

Date de publication 30 avril 2009
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